Esthétique de l'excrément
Art contemporain | Quand l’artiste met son nez dans le CACA, il nous fait voir ce que nous ne voulons pas voir, ce que notre corps et notre tête évacuent au moins une fois par jour : une matière humide, chaude, odoriférante, au chromatisme s’étalonnant du jaune au marron foncé, parfois verdâtre ou rougeâtre, à la consistance variable, molle, dense, flaccide ou en pâte.
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Paul McCarthy, Complex Pile, 2007
© Hauser & Wirth
Les années d’avant-garde 1960 et 1970 osent des expérimentations autarciques. En mai 1961, en rupture avec son père, propriétaire d’une fabrique de viande en conserve qui le traite « d’artiste de merde », Piero Manzoni s’empare de l’expression, en inverse le sens lui donnant tout son sens, pérennisant l’état de fait de sa production intime dans 90 boites de conserve « au naturel » de 30 g net chacune. Aujourd’hui Merda d’artista est entré au musée, dans l’histoire de l’art et des attitudes qui deviennent forme.
L’humus corporel est exploité en radicalité par le peintre français […]
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