Les foires ou les mécaniques d'un pouvoir
Marché de l'art | Sous un angle géostratégique se dessine depuis quelques années une cartographie des foires d’art contemporain en phase avec les mutations de la mondialisation. Développées dans les années 70 en Europe à l’initiative des galeries pour se rassembler et se doter d’une visibilité, elles se sont depuis multipliées tout azimut. Certaines foires majeures prennent une position dominante dans la globalité du marché de l’art, cristallisant des enjeux commerciaux, culturels, identitaires ou financiers. Apparaît un véritable « marché des foires » marqué par une concurrence acharnée et des stratégies d’influence sur les tendances de l’art actuel.
Eclairage sur les mécaniques d’un pouvoir.
Fiac, Grand Palais, Paris
© Emmanuel Nguyen Ngoc
A l’origine, une union qui fait la force d’un pouvoir
Remontons le temps juste après la 2de guerre mondiale. Les Etats-Unis dominent la scène internationale de l’art, favorise une nouvelle liberté, de nouvelles attitudes; Paris perd peu à peu sa position de leadership du marché de l’Art Moderne tandis que New York devient la capitale mondiale de l’art contemporain. Au cours des années 70, trois villes européennes, Cologne, Bâle, Paris créent un nouveau modèle à partir de cette conjoncture.
1967- Cologne une foire pionnière et fédératrice
Au cours des années 60, c’est en Allemagne de l’ouest, que naît l’idée de foire d’art contemporain. La Rhénanie, riche et industrielle, est héritière d’une culture […]
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